BHL et le Soudan

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Depuis plusieurs mois on assiste en Occident à une campagne médiatique avec la participation des grandes vedettes du type « What else ? » ou l’homme d’affaire « philosophe » BHL, contre le nouvel ennemi public n° 1, le Président soudanais Omar al-Bachir, qui serait responsable, directement ou indirectement, de la tuerie de 300.000 (trois cents milles) civils innocents au Darfour, un chiffre avancé en avril 2008 par John Holmes le sous-secrétaire général aux affaires humanitaires des Nations unies, et répété depuis sans cesse dans tous les médias du monde libre et démocratique, alors que le gouvernement soudanais avançait une estimation de 10.000 morts, ce qui reste, quelque soit le nombre de civils tués, une tragédie humaine inacceptable.

 

Et voilà que la CPI vient d’émettre son mandat d’arrêt contre le président soudanais. Et qu’est ce qu’on peut y lire ? Que les forces gouvernementales ont commis au Darfour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre qui ont abouti à l’extermination de plusieurs milliers de civils !

 

Plus aucune trace sur le chiffre de 300.000, c’est plutôt l’estimation du gouvernement soudanais qui est retenue ! Peu importe, car le « 300.000 » a servi à chauffer les esprits et à faire un pas de plus vers l’objectif non déclaré de dislocation du Soudan, un peu comme les armes de destruction massive en Irak. C’est cela l’art de guerre, trouver et placer le bon mot pour contrôler et orienter les foules.

 

Pendant ce temps, alors que les regards sont tournés vers Omar al-Bachir et ses odieux crimes en réclament sa tête, nos médias pourraient oublier de parler des vrais criminels contre l’humanité qu’on vu à l’œuvre à Gaza. Mais heureusement, BHL, avec son humanisme légendaire, est là pour nous mettre en garde et nous rappeler qu’il faut trainer en justice ces criminels sionistes.

 

Comment ça ? Vous ne me croyez pas ?

 

Le 18 janvier 2009, BHL fait la leçon sur le JT de France 2 en s’étonnant que la guerre contre Gaza suscite autant de réaction, et il termine son spectacle en déclarant :

 

« Ce qui est étrange, c’est le “deux poids, deux mesures“, ce qui est étrange, c’est cette espèce de disproportion entre cette réaction folle d’un côté, et cette espèce d’indifférence de l’autre. Les 300000 morts du Darfour, ils valent bien – pardon de parler comme ça, mais… – les 1200 morts palestiniens » 

 

Voilà ce qui est clair. Si pour un faux 300.000 on a lancé un mandat d’arrêt contre le président soudanais, et que ces 300.000 valent les 1200 morts palestiniens (plutôt 1500 et qui risque d’atteindre 2000) comme l’affirme si joliment BHL, alors la CPI devra immédiatement faire de même et émettre un mandat d’arrêt contre le quarto de tête du gouvernement israélien.

 

On aura enfin fini avec ce système étrange de deux poids, deux mesures“. BHL !

 

IA

Le 06/03/2009

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